"Bien sûr ils te diront que ce sont toujours les même
Qui donnent de l'amour et les autres la haine
Ne les crois pas

Bien sûr ils te diront qu'il y a les faux et les vrais
Et que le monde entier est ainsi partagé
Ne les crois pas, ne les crois pas
Ne les crois pas, ne les crois pas

Tu verras que bien souvent ils se mélangent
Et même si ça t'étonne, même si c'est étrange
C'est comme ça

T'auras beau chercher tu ne les reconnaîtras plus
Tant ils se ressemblent tant ils ont confondus
C'est comme ça oui c'est comme ça
C'est comme ça oui c'est comme ça

Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
Arrêtez vos histoires de gentils et de méchants
Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
On a tous dans le cœur le pire comme le meilleur

Et même s'ils te disent que ce sont toujours les mêmes
Qui donnent de l'amour et les autres de la haine
Ne les crois pas

Tu sais y'a en nous dieu et diable côte à côte
Et c'est tour à tour l'un ou l'autre qui l'emporte
C'est comme ça oui c'est comme ça
C'est comme ça oui c'est comme ça

Aujourd'hui c'est moi qui t'ai fait du mal
C'est toi la victime et c'est moi le coupable
C'est comme ça

Mais demain, qui sait, les temps changeront
Oui, demain, nos rôles, nous les inverserons
C'est comme ça oui c'est comme ça
C'est comme ça oui c'est comme ça

Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
Arrêtez vos histoires de gentils, de gentils et de méchants
Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
On a tous dans le cœur le pire, le pire comme le meilleur

Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
Arrêtez vos histoires de gentils, de gentils et de méchants
Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc
On a tous dans le cœur le pire, le pire comme le meilleur

Personne n'est tout noir, personne n'est tout blanc.."
Paul CLAMAND

(mis en partie sur Destination Congo)

Je ne connais pas cette chanson, je l'ai trouvée en en cherchant une autre, mais les paroles sont tellement vraies que j'ai eu envie de les mettre entièrement... Puis finalement elles relaient bien nos sentiments en cette fin d'aventure. Nous avons été souvent indignés, nous avons souvent pris parti, puis finalement quand on reste plus longtemps on comprend un peu mieux les deux parties, on comprend mieux les difficultés de vie commune, et à quel point le progrès ici est compliqué, à quel point la route est longue, et à quel point il serait un peu simpliste de réduire notre expérience à une lutte entre opprimés et opprimants .
      

Le racisme est sans doute une des choses qui nous a le plus marquée... Racisme dans les deux sens, les "blancs" envers les "noirs", les "noirs" envers les "blancs". Aucun des deux groupes n'est en reste! De plus en plus, nous comprenons le point de vue des autchtones qui se sentent lésés, et ils ont raison. Leur terre est archi riche et ils n'en profitent pas... Leurs richesses servent à enrichir principalement des étrangers!

Et nous comprenons aussi le point de vue et la souffrance de ces "étrangers" nés ici... Ils se sentent ici chez eux, ils sont nés ici, leur vie est ici, et pourtant ils sont des étrangers. Ils ne se sentent pas appartenir à leur pays de nationalité mais à ce pays où ils vivent et qu'ils aiment... Ce sont ceux là que j'ai appris à connaître avec le plus d'étonnement. Car si ma première impression était celle qu'ils n'étaient que des profiteurs, je peux comprendre aussi qu'ils aiment ce pays, qu'ils y ont tout... D'une certaine façon eux aussi sont lésés. Ils sont d'un pays qui n'est pas le leur et sont finalement étrangers partout! Puis ils vivent dans la peur d'un soulèvement, d'une guerre car là ils perdraient tout... Et ce serait retour dans un pays qu'ils ne connaissent pas!

Et j'ai appris aussi à comprendre que quand ils montrent une espèce de dédain pour "les congolais" comme ils disent, c'est aussi parfois de la colère parce qu'ils ne se relèvent pas, parce qu'ils ne font pas changer les choses. La plupart des autochtones sont particulièrement fatalistes, ça en devient énervant... Ils rentrent dans le moule, et ne font pas mentir les clichés et ça je peux comprendre que ce soit énervant pour ceux qui voudraient mieux pour ce pays, mais se rendent compte que rine n'avance...


Pour ne pas la citer, une personne qui m'a le plus choqué au début par ses paroles nous a accompagnés au village de Pitchu. Je l'ai vue essayer de trouver des solutions pour qu'ils gagnent de l'argent, leur proposer des marchés... Elle leur a répété, rerépété, et en rentrant elle m'a dit en soupirant "je parie qu'ils ne vont pas saisir la perche que je leur tends..." Je pense que c'est une personne qui voudrait tant qu'ils s'en sortent, qu'ils avancent, mais qui est fatiguée parce que bien souvent ils se laissent aller...

Finalement, ceux que je ne comprendrai pas et que je n'aimerai pas, c'est ceux qui arrivent, et qui sh'abituent si bien, si vite! Qui profitent, se font de l'argent ici, prennent du bon temps... La plupart des gens restent ici quelques années sans avoir mis les pieds au marché, fait un pas en brousse, vu autre chose que leur maison et leur piscine... Ah si, aussi les supers copains et les verres d'alcool, pardon!

Allez, un florilège des jolies phrases entendues, entre parenthèses je vous mets la couleur de peau de celui qui l'a dit, juste pour dire que ce ne sont pas toujours les mêmes!

- C'est beau le Congo, dommage que c'est rempli de Congolais! (B)

- Maman si elle tombe assez bas pour se mettre avec un congolais je la flingue! (B)

- Ta collègue elle m'a choquée: je l'ai vue se promener main dans la main avec un congolais! (B)

- Tu te rends compte Hélène elle a été à l'hôpital voir son chauffeur et lui apporter à manger! (B)

- Un homme blanc qui épouse une congolaise, il fait une bonne action, il lui donne un peu de chance dans la société... Une femme blanche qui sort avec un congolais, c'est la déchéance! (B)

- Si ils vont dans cet endroit où il n'y a pas beaucoup d'expats, ils vont se négrifer! (B)

- Ne touche pas à ça, c'est à une congolaise, beurk! (B)

- Une blanche avec des tresses, c'est trop ridicule! Ca ne va qu'aux noires les tresses! (N)

- Ton frère c'est pas ton frère, il est noir! (N)

- Le Congo il va mal à cause de toi! C'est la faute aux belges! (N)

- Le Congo a besoin d'une dictature, les congolais ne sont pas assez malisn pour se prendre en

main! (N)

- Le Congolais, il faut lui apprendre à faire les choses, et lui apprendre en le tapant parfois sinon il ne comprend pas! (N)